Maïmouna Guerresi

Mars 2020

En mars 2020, le MACAAL a accueilli sa cinquième artiste en résidence, Maïmouna Guerresi. A cette occasion, Maïmouna a développé un projet autour du concept d’union spirituelle et inspiré de la tradition des Sept Saints de Marrakech, Sabâatou Rijal.

 »Le projet intitulé Sabâatou Rijal développé durant ma résidence au MACAAL et que j’espère conclure à mon retour dans mon studio en Italie, naît d’une volonté de représenter symboliquement la célébration du sens de la communauté, qui en ces temps d’incertitude et de fragilité à l’échelle mondiale donne matière à réfléchir.

Le processus d’interprétation présent dans ma démarche évolue autour du concept d’union spirituelle, de recherche intérieure et de la symbolique de l’arbre souvent rencontrée dans les mythologies latino-grecque et africaine. C’est pourquoi je me suis inspirée de la tradition des Sept Saints qui symbolisent l’unité spirituelle de la ville de Marrakech et qui depuis des siècles attire des milliers de personnes de tous horizons.

La composition de mes œuvres se fait de manière stratégique. On y retrouve des références à l’architecture de Marrakech, notamment les couleurs ocre et bleue typiques de la ville utilisées pour la conception des costumes ; l’idée étant de créer une installation photographique composée de sept personnages. Presque tous sont photographiés de dos, pour souligner un fort sentiment d’introspection spirituelle, chaque personnage tenant une plante différente, symbole du monde botanique qui, de par sa forme et sa substance, offre à notre compréhension personnelle de nombreuses leçons tant sur l’être humain que sur l’univers. »

– Maïmouna Guerresi

Maïmouna Guerresi, Sabâatou Rijal 2, série Sabâatou Rijal, 2020
© Maïmouna Guerresi

Maïmouna Guerresi, Sabâatou Rijal 3, série Sabâatou Rijal, 2020
© Maïmouna Guerresi

A propos de Maïmouna Guerresi

Maïmouna Guerresi est une artiste plasticienne italo-sénégalaise travaillant à la fois la photographie, la sculpture, la vidéo et l’installation. Née en Italie, elle se convertit à l’islam soufi après avoir vécu au Sénégal. À la suite de cette conversion, sa pratique artistique change de direction pour se focaliser sur le symbolisme multiculturel. Son art, empreint de mysticisme, questionne de façon douce et poétique la spiritualité inhérente à chaque être et en livre une perspective intime. Son travail, aussi hybride que fluide et complet sur la spiritualité des cultures africaines, asiatiques et européennes, dans leur unité comme leur diversité, reflète sa compréhension et son regard sur une mondialisation touchant aussi bien l’art que le quotidien. Ainsi, les images de l’artiste sont autant de récits qui, mis côte à côte, offrent une appréciation de l’humanité partagée au-delà des frontières – psychologique, culturelle et politique.

Le travail de Maïmouna Guerresi a été présenté dans plusieurs expositions individuelles et collectives en Europe, Afrique, Amérique du Nord, Asie et Moyen-Orient. Elle a notamment été invitée à participer au Pavillon italien de la Biennale de Venise en 1982, 1986 et 2011, ainsi qu’à la Documenta K18 en 1987 à Kassel, Allemagne.

Portrait de Maïmouna Guerresi © Antoine Tempé